Le Vieux-Port de Chicoutimi, un lieu de mémoire exceptionnel

Le mérite de la construction du port de Chicoutimi est redevable aux initiatives de l’homme d’affaires et député fédéral Julien-Édouard-Alfred Dubuc qui, à la faveur de l’ouverture de l’aluminerie d’Arvida en 1926, amorça une série de grands travaux destinés à changer radicalement le visage urbain du Haut-Saguenay. La direction du chantier fut confiée à la Commission du Port de Chicoutimi. Les travaux s’étirèrent sur dix longues années et prirent fin en 1937.  Les nouvelles installations portuaires comptaient alors 2 600 pieds de quai, un vaste hangar-entrepôt construit selon les plans de l’ingénieur Édouard Lavoie, et quelque 8 500 pieds de voies ferrées reliées au réseau du Canadien national. Les terrains conquis sur le Saguenay servaient de quai d’embarquement, de zone d’entreposage de charbon et de terminal pétrolier régional. Des facilités d’accueil furent également aménagées pour le profit des plaisanciers, des bateliers, des débardeurs et des pêcheurs indépendants venus offrir leurs prises à la population riveraine.
Durant la Seconde guerre mondiale, la zone portuaire fut réquisitionnée par l’armée canadienne qui y aménagea le Camp Tremblay, nommé ainsi pour rendre hommage au général Thomas-Louis Tremblay, un Chicoutimien élevé au rang de héros à la faveur du premier conflit mondial. Des baraquements furent alors construits pour loger les nouvelles recrues mobilisées à la suite de la conscription obligatoire, et le site fut utilisé pour l’entraînement des soldats appelés à servir en Europe. Au retour de la paix de 1945, les installations militaires furent désaffectées, le port retourna à sa vocation première et récupéra ses fonctions civile, maritime et commerciale. Jusqu’en 1965, les bateaux de la Canada Steamship Lines en firent leur terminus et l’ultime destination des croisiéristes en partance de Montréal.

La décennie 1980 marque la fin des activités portuaires de Chicoutimi et le changement de vocation du site. Les premiers travaux destinés à transformer la zone furent entrepris par le Gouvernement fédéral qui entendait redonner l’accès de la rivière à la population. Après avoir procédé à la décontamination du site, à la restauration des bordures du vieux port et au tressage d’un gabion, les maîtres d’œuvre passèrent à la deuxième étape du projet. Cette phase débuta en 1990 et s’étira sur deux longues années. Elle fut marquée par l’aménagement de la Place des Goélands, le montage de la fontaine « Sainte-Anne », la construction de la passerelle et la sortie de terre de l’édifice des Halles.
Le programme se concentra également sur les aménagements paysagers devant compter 6 500 arbustes, 7 500 plantes vivaces et environ 1 500 plantes aquatiques parcimonieusement distribués sur une surface pouvant recevoir soixante patinoires.

 En plus d’accueillir une unité de la réserve navale du Gouvernement fédéral, le Vieux-Port de Chicoutimi a été transformé et aménagé pour devenir le plus important complexe récréatif et culturel du Saguenay–Lac-Saint-Jean, axé notamment sur les modes d’expressions visuelles, les arts d’interprétation, les rencontres festives en tous genres, les bazars et les expositions itinérantes. Depuis son inauguration officielle, le 23 juillet 1992, la zone portuaire de Chicoutimi s’affirme comme le lieu de rencontres populaires privilégié du Saguenay–Lac-Saint-Jean et fait partie des habitudes de vie du milieu. 150 ans après l’arrivée de l’équipée fondatrice dirigée par le Métis Peter McLeod, Chicoutimi s’est inscrite dans une tendance généralisée dans les villes portuaires de l’hémisphère Nord. Comme Vancouver, Londres, Boston, Montréal, Québec et Trois-Rivières, le Saguenay redécouvre ainsi ses racines historiques, géographiques et maritimes, et met à profit un lieu de mémoire exceptionnel.

Un siècle d'évolution

À l'origine, la zone portuaire était connue sous l’appellation populaire du « Vieux Port » et servait de terminus portuaire de la rivière Saguenay. Voici d’ailleurs quelques dates marquantes :

  • 1873 : La Société des remorqueurs du Saguenay aménage le 1er quai, au pied de l’actuelle côte Salaberry.
  • 1882 : Le gouvernement du Canada fait lʼacquisition du quai et procède à des travaux d’agrandissement.
  • 1886 : Début des croisières de la Ontario and Richelieu Steamship Lines (noms des bateaux : Saguenay, Virginia, Carolina, St-Lawrence et Canada).
  • 1904 : Agrandissement du port par La compagnie Générale du Port, nouvellement fondée.
  • 1913 : La Ontario and Richelieu Steamship Lines devient la Canada Steamship Lines.
  • 1925 : Construction du hangar qui servira à des fins d’entreposage de diverses marchandises.
  • 1927 : Dragage des fonds de la rivière Saguenay.
  • 1928 : Début de la construction des installations portuaires de Chicoutimi.
  • 1940 : Le port reçoit le camp militaire Tremblay, en l’honneur du général Thomas-Louis Tremblay, originaire de Chicoutimi et héros de la Première Guerre mondiale.
  • 1965 : Fin des croisières de la Canada Steamship Lines.
  • 1985 : fin de l’utilisation du site à titre de lieu d’entreposage de charbon et de pétrole.

Le Conseil d'administration

  • René-Philippe Harvey
    Président

  • Jean-Pierre Bolduc
    Vice-président

  • Stéphanie Larouche
    Secrétaire

  • Frédéric Gilbert
    Administrateur

  • Mireille Jean
    Administratrice

  • Hugues Lavoie
    Administrateur
     
  • Charles Boudreault
    Administrateur
     
  • Michel Tremblay
    Administrateur
     
  • Marie-Ève Rasmussen
    Administratrice
     
  • Me Marie-Ève Boivin 
    Observatrice
     
  • Fabien Hovington
    Directeur général